Ce petit souffle d’air tiède qui frôle ma joue quand je viens faire un dernier bisou dans son sommeil à mon petit garçon Prendre un diabolo menthe sur la terrasse d’un café baignée par les rayons de soleil qui traversent le feuillage des tilleuls et regarder la course folle d’une mouche sur la table Le croustillement d’une tartine de pain grillé recouverte de beurre très frais et de confiture de cerise quand je suis affamée le matin La mauvaise foi de ma maman quand elle parle de moi |
Le crissement de la neige sous mes pas
La mousse au chocolat de ma grand-mère
M’asseoir sur le bord d’un chemin en Toscane face à ces dunes couleur de Sienne sur lesquelles sont perchés de longs cyprès
L’accent circonflexe
’éclipse du soleil du 11 août 1999
La pluie qui brille sur les pavés en septembre et sentir cette odeur humide qui me rappelle l’ambiguïté des rentrées scolaires partagée entre la peur et la joie
Les escapades en Piper J3, penchée ma tête hors du cockpit complètement ébouriffée par le vent
Entendre le coucou, celui des horloges et celui des bois avec son écho dans la chaleur de l’été
Dormir au milieu des dunes et se plonger dans l’immensité des ciels étoilés
Le regard vert de ma grand-mère
Le passage du petit Prince quand il veut être apprivoisé par le renard
Mon béret
Parler des hommes avec mes copines et nos fous rires
Poser mon visage sur un oreiller moelleux et frais sous un grand édredon de plumes, puis plonger ma tête sous les couvertures et avec mes genoux former une maison imaginaire
Au festival de danse de Sens en plein été regarder avec mon amie Idéfix Caroline Carlson danser rien que pour nous son hommage à Jorge Don
Faire des rêves
Gene Kelly dans « chantons sous la pluie »
Porter mes mains à mon visage pour sentir l’odeur de la fraîcheur dégagée par le savon après m’être lavée les mains
Danser avec Rémi et chanter à tue tête : faire les fous, sauter partout
Boire un verre de Bourgogne avec mes amis et dresser des plans sur la comète
Mes gris-gris porte-bonheur qui ne me quittent jamais et qui sont autour de mon cou
Ecouter dans le noir le Laudate Dominum de la messe du couronnement ou un concerto pour clarinette de Mozart
Le son du violoncelle
Les couleurs de ma boîte d’aquarelle
Le bruit du tonnerre et regarder les nuages courir dans le ciel
Le feu de cheminée
Ecrire, raconter des histoires
Le cri des ânes, les bruits de casserole, la vie qui s’éveille en Afrique sur la terrasse au petit matin.
En moto, la nuit, remonter les bords de Seine depuis la Concorde et longer tous les ponts éclairés de Paris.
Les lectures à voix haute des pages que j’aime : une voix comme une musique, rythmée et douce à la fois, qui laisse glisser les mots…
Mes bracelets de perles bleues
Le champagne.
Un stylo plume, un vrai laqué, ceux qui m’ont toujours fait rêver.
Les mots, ceux qui s’écrivent et qui nous font voyager.
Les numéros 7, 27 et 47
Faire mon sac, le voir là ficelé prêt à partir avec peu de choses dedans.
La nuit depuis ma colline, celle qui me donne envie de rester éveillée, d’écouter dans le noir une mélodie sensible d’Aimée Mann
Le souvenir des moments de bonheur et me sentir légère et heureuse, comme chaque jour me sentir vivante
Les couleurs, toutes celles qui glissent le long de mes pinceaux, la naissance d’une histoire sans mot, avec juste les taches de couleur déposées
Les forêts sans fin, celles du monde, celles qui abritent des arbres aux cimes vertigineuses, les chênes et les freines de la forêt de mon enfance. Les oiseaux aussi, tellement libres…
Les rires, la joie, la légèreté, être heureuse tout simplement…
La mer, ses ciels, ses horizons, ses couleurs, ici et ailleurs