La lumière de septembre à Toulouse.  
Les loups.  
Tucson, Arizona (dont je suis tombé instantanément amoureux pour des raisons difficiles à expliquer. Ce n’est pas une très belle ville et pourtant ce fut le coup de foudre).  
La chanson que je voudrais qu’on joue pour mes funérailles : « Spiritual » de Johnny Cash.  
Etre réveillé par une belle chanson à la radio que je ne connais pas.  
Le plan sur John Wayne avec Nathalie Wood qui court et traverse la rivière derrière lui dans « La prisonnière du désert » de John Ford et le lent travelling sur le fleuve et la berge jonchée de cadavres dans « le bon, la brute et le truand » de Sergio Léone (Grand film sous-estimé). 

La chaleur en été. 
La tempête en mer 
St Malo 
Les lasagnes et le clafoutis aux cerises 
Le Toulouse football club (le maillot est bien entendu violet) 
Les photos de Walker Evans dans le livre « Loués soient maintenant les grands hommes » 
Le sourire de Samuel quand il me dit « encore » 
La tolérance 
Les taches de rousseur (et les rousses en général) 
Le laps de temps pendant un voyage entre le moment ou on arrive et celui ou on part 
Le chapitre 25 des « Raisins de la colère » de Steinbeck 
Le sentiment de liberté qui m’a envahi quand j’ai arpenté Londres seul pour la première fois à 15 ans (en plus, il faut voir ce que c’était Londres, à l’époque. Pour un provincial comme moi, cela fut le choc définitif) 
`Chanter à tue-tête en voiture 
La nuit 
La paella qu’on a mangée le jour de l’enterrement du frère de Marcel il y a 2 ans 
Ma première cigarette 
Les après-midi qu’on passait à la cinémathèque de Toulouse quand j’avais 8-9 ans (un jeudi sur deux pendant une année scolaire. C’est là que j’ai appris, parce que cela s’apprend, à voir des films) 
Les villages et les fermes abandonnés 
Le jeu de tennis de John Mc Enroe (L’un des rares génies -peut-être le seul que le sport ait engendré) 
Faire des galipettes (je suis impardonnable) 
Mesa Verde (Choc esthétique et émotionnel dont je ne me remettrai probablement jamais) 
Les cartes routières et géographiques (puissant carburant de l’imagination) 
Marcher 
Lire un paysage (c’est à dire essayer de tirer des déductions à caractère historique, sociologique ou économique d’un paysage urbain ou rural. C’est là que je regrette de ne pas avoir fait des études de géographie) 
L’odeur du journal le matin 
Les ponts couverts (Dans le film de Clint Eastwood « sur la route de Madison », le héros fait un reportage photographique sur les ponts couverts de l’Iowa. Cela m’avait beaucoup plu comme métaphore amoureuse. Quand on est allé au Québec il y a deux ans, je me suis aperçu qu’il y en avait beaucoup aussi. Du coup je me suis procuré une carte des ponts couverts et à chaque fois qu’on passait dans un coin où il y en avait un on faisait un crochet pour aller le voir. Moi, sans savoir pourquoi, à chaque fois que j’en voyais un, j’étais bouleversé)