Liste reçue le 2 mai 2020

Aucun autre synonyme au Bonheur que celui du Temps, de l’immatérielle et inépuisable richesse et de l’infini jouissance que de le posséder pour le dépenser à profusion, offrir au diable l’avarice de l’heure qui n’est pas encore l’heure, qui après l’heure sera encore l’heure, le plaisir à refuser l’attente d’une seconde que sera prête dans quelques secondes, bonheur à être hors du temps insoumis et rebelle à la métronomie du tic-tac, volupté à l’apprivoiser pour en user, à le perdre, à le vivre, à le donner…

Le bonheur dans le privilège que de posséder une clef magique à ouvrir la porte des infinis et immatériels horizons qu’offrent l’instant présent, que de posséder cette palette et ce pinceau à changer les couleurs du temps.

Aucun luxe plus précieux que celui de la liberté à disposer du temps, aucun joyaux, aucune fortune ne supporte la comparaison à ne pas vivre sous la coupe du sablier qui grain à grain vous assène l’inélégance de la hâte….Avoir pour trésor le temps de la chronophagie choisie en place du temps qui oblige, être libre du temps des pendules, des horloges, des montres à gousset, de l’entrave des montres à bracelets qui vous menottent.

Le temps gourmand d’être à soi, croquer la sensualité des pommes, se couler dans un langoureux farniente puis de s’éveiller en turbulentes actions choisies à partager; gourmandises des corps et des coeurs à s’offrir et à s’offrir à offrir. Le temps de laisser le temps au temps hors de toutes obligations chronométrées, le pouvoir de l’oisiveté quand l’oisiveté se révèle otium et se tisse du temps de la quête sur les voies de l’ataraxie.

Le temps à se délecter de son son ami temps des saisons, temps des couleurs et des fragrances fleuries qui couvrent de leur caresse l’infaillible hardiesse du printemps, temps de l’été, temps des chaumes s’évaporant en parfum de blés coupés, temps des olfactions automnales à l’écoute des notes d’humus que portent la sénescence des feuilles, temps du vent et de la pluie qui gonflent et animent des tapis nuageux et ouatés de fraicheur, le temps des soleils pâles aux levers paresseux dans l’air glacé de l’hiver et le givre des jours trop courts qui nous offrent le temps de méditations illuminées de braises par les éclats dansants de la chaleur d’un feu.

Le temps du partir, du voyage, du rythme des pas dans les chemins creux, sous l’ombre de bienveillantes frondaisons, le temps de chevauchées dans les parfums de cuir et de sueurs équines,  prendre le chemin d’un ailleurs à bicyclette entre marais et canaux, le temps de la caresse du vent sur le visage chevauchant au guidon d’une moto vers des destinations lointaines, destinations d’imaginaire et de découverte, temps de partages et de rencontres.

Je vous souhaite de partager le meilleurs des temps du bonheur d’une paix impétueuse pour qu’il vous inondent et vous accomplissent….