Mon duvet qui est mon cocon et qui me rappelle toujours la douceur de ma couette

Un livre ou deux pour que mes mains se souviennent toujours de ce contact charnel et que mon cerveau n’oublie pas le pouvoir créatif de chaque être humain

Des disques si c’est possible : principalement le concerto pour piano de Ravel qui rebondit toujours, sans cesse, lorsque l’on croit que tout s’arrête, il recommence comme la vie

Ceux qui me font me trémousser immédiatement lorsque je les entends

Une petite photo jaunie d’une petite princesse malgache, à l’air si mélancolique et qui m’entraîne dans un autre monde

Mon hamac, mes pots d’épices, mes flacons de sable et mes supports de rêve, tout ce qui constitue mon musée imaginaire

Mes bijoux qui sont de merveilleuses clés de contact

Le tiroir secret enfoui dans un coin de mon cerveau où j’enfouis les instants les plus précieux de ma vie, mes souvenirs et mes émotions

Le souvenir de papa lorsqu’il était mon héros

La douceur infinie de ma mère et la vision de ses chaussures marron à talons, avec une boucle sur le dessus, que j’enfilais lorsque mes pieds ne mesuraient encore que du numéro 30, comme elles me paraissaient belles alors

Les jeux incessants avec mon frère lorsque nous étions enfants, son imagination fertile

L’odeur de la poudre de riz de ma grand-mère, la saveur incomparable de sa confiture de fraise étalée sur le beurre salé, sa façon inimitable de m’appeler « son petit rayon de soleil » ou « son petit coeur de beurre qui fond à la chaleur »

L’intonation de la voix de celui qui  m’appelait « ma petite princesse », son souffle dans mon cou, comme une musique douce

Ces mains qui me faisaient me tordre de plaisir et sa polissonnerie surtout

Le bonheur de franchir les interdits

L’attente, le vertige et la douceur des siestes crapuleuses

Son regard de où je me plonge et qui m’hypnotise encore

Le pincement au coeur incomparable que je ressens lorsque je le reconnais

Le vert de ses  yeux, et le goût du litchi et l’air chargé de l’odeur de girofle attachés à lui

Sa voix grave et sensuelle 

Son accent incroyable qui me faisait tant rire

Le rire de mon amie

Le dynamisme incroyable et réjouissant de mon kangourou préféré, comme une vague déferlante, tout comme celui de sa soeur

Mon double féminin, avec qui je vis une histoire d’amitié incomparable, étonnante et nécessaire à mon équilibre

Les moments passés dans une cuisine avec elle, je les aime

Les petits moments impromptus et éphémères que réserve la vie, ceux à venir et que j’attends intensément

Puiser dans mon imagination sans cesse

Jouer avec les mots, les assembler, les empiler pour leur donner un équilibre unique, le plaisir d’écrire

Le bonheur de découvrir un monde inconnu, insoupçonné jusqu’à ce jour

Etre remise en question pour grandir

Ne pas m’endormir sur mes lauriers

L’attente amoureuse et son trouble

Le mal au ventre de l’attente sur le tremplin, avant le décollage

Le bonheur indescriptible en se posant, le visage rayonnant, le corps rempli de jouissance

Le sentiment de s’être dépassé, d’avoir croqué le monde

Le sel sur mon visage à force de m’être donné à fond dans l’effort

L’odeur de mon corps et la fatigue extrême après une grande marche en montagne

L’odeur des foins coupés et la sensualité d’un soir de Juin

Surtout l’idée de l’avenir et que la vie est pleine d’imagination : Tout reste à faire, tout peut être inscrit