Petit matin de premier jour avant le départ.
Les traces d’animaux sont revenues cette nuit ; oiseaux et canins se sont accordés sous les rayons de la pleine lune et de leur errance nocturne ne demeure que les ronds dodus des pieds des chiens et les triangles acérés des pas de mouettes.
Aujourd’hui pas d’avion en attente sur un tarmac de début de voyage au bout du monde.
Un tout autre voyage, un chemin imaginé dans mon périmètre de liberté de cent kilomètres. Aucune connexion pour écrire des mots en lien avec les pas et les regards posés au fil de mon chemin de bord de mer.
Une promesse faite pour mes jours de vieille dame à la rencontre de deux cartes anciennes : le France par ses côtes, la France par ses départementales. Deux mots de papiers dépliés en éloge d’une lenteur passée.
Promesse devenue réalité de m’arrêter ici, pas loin, sur mon territoire de France, et parcourir ces chemins si proches et si méconnus.
Le jour est venu.
Je suis encore trop jeune pour être vieille et trop vieille pour être jeune, mais ces deux morceaux de papier dépliés seront le support de l’accomplissement de ce rêve modeste par la distance à parcourir mais ambitieux par sa lenteur.
Il faudra attendre une semaine, deux semaines, un peu plus peut-être pour voir apparaitre la beauté des paysages de mon humble voyage.
Retour à l’humilité, retour à la lenteur et à l’attente. Retour à la simplicité.
Je pose mes pas sur un chemin de bord de mer, sans contrainte à l’identique des ces mouettes rieuses et agaçantes : en liberté.